Inépuisable
Il me faudrait cent ans pour traduire au plus près le cœur de l’émotion
Il me faudrait mille ans pour mélanger les temps, en extraire le suc, vivre comme un nabab dans une goutte d’éternité
Il m’en faudrait dix mille pour concevoir la perfection
C’est un fœtus lové dans une larme d’Amour pur
Et je n’ai que ma vie, courte, fragile et imparfaite, pour n’en saisir que l’ombre d’un reflet
Alain Cadéo. Des mots de contrebande.
La proximité de la mort fait souvent entrevoir ce qu’on aurait aimé vivre, ce qu’on voudrait encore réaliser en termes de projets, de rêves ou de voyages. Pour un écrivain, l’échéance met en évidence tout ce qu’il aurait encore à dire, tout ce qu’il lui reste à transmettre.
Le caractère fictionnel de l’écriture a-t-il la capacité de sublimer la douleur en transformant en mots les souffrances causées par la maladie?
Pour certains auteurs, l’épuisement pouvait être un sujet à part entière, transformant l’épreuve endurée en témoignage durable. Je l’avais réalisé en lisant les chroniques de l’écrivain Maxence Fermine lorsque celui-ci, gravement contaminé par le virus de la COVID, décrivait au quotidien son combat sur Facebook. J’étais alors admirative en pensant que, même dans des moments d’extrême faiblesse, l’auteur était capable de témoigner sur l’épreuve endurée et pouvait la partager avec ses lecteurs. Lorsqu’une attaque du virus particulièrement virulente lui rendit la respiration difficile, je repensai au livre de Haruki Murakami “Autoportrait de l’auteur en coureur de fond” où celui-ci rapportait son expérience d’écrivain-coureur, considérant qu’écrire un livre et courir un marathon étaient des activités similaires et où il comparait l’endurance de l’écrivain à celle d’un marathonien.
Je réenvisageai ce parallèle en l’appliquant à l’épuisement que provoque une longue maladie et me demandai à quel point l’écriture pouvait constituer, pour un écrivain, une charpente, une possibilité de faire face à un affaiblissement croissant. Cette même écriture, capable d’épuiser les “bien-portants” pouvait-elle se transformer en force créatrice, accompagnant l’écrivain jusqu’à son dernier souffle et intervenant comme prolongement d’une œuvre dont l’auteur ne peut envisager l’interruption?
Ainsi, vie et mort formeraient une sorte de boucle parfaite avec l’écriture pour trait d’union; et les mots, imprimés ou pas, deviendraient gage d’immortalité pour leur auteur.
Je repensai alors au dernier livre de Christian Bobin “Le murmure”, écouté, une nuit d’insomnie, à partir de mon téléphone dans un demi-sommeil. Les mots de l’auteur, du fait de cette écoute, m’avaient alors paru étrangement réels et véritablement chuchotés, révélant pour ainsi dire leur dernière vérité à mon intention.
Mais l’écrivain qui a le plus nourri ma réflexion sur la capacité de l’écriture à gommer en quelque sorte la frontière fragile entre ces deux états, celui d’être vivant, et celui d’être mort, avec l’impression parfois d’un accès à un troisième état intermédiaire récemment été révélé par des scientifiques, est Alain Cadéo dont une grande partie de la production littéraire évoque ce que je viens d’exprimer.
Ma première rencontre avec cet auteur eut lieu au domaine Croix-Rousse de Puget-Ville où se déroulait la dédicace de son livre “Mayacumbra”. Je m’y étais rendue malgré les neuf cents kilomètres de distance qui nous séparaient, intriguée par l’effet qu’avaient produit sur moi les premiers livres de lui que j’avais lus, les billets publiés par sa femme et les quelques lettres que nous avions échangées. Son accueil avait alors été des plus chaleureux. Et il m’avait même proposé de séjourner dès le lendemain dans leur maison. Les heures passées en leur compagnie avaient alors été pour moi source de joie intense. Visiblement, mon intuition ne m’avait pas trompée puisqu’elle m’avait conduite auprès de personnes avec qui allaient s’instaurer une totale complicité.
Durant plus de quatre années, nous avons ainsi continuer à échanger et avons même pu nous revoir, ce qui était pour moi à chaque fois une joie renouvelée: celle de les retrouver, sa femme et lui.
Et c’est donc avec une infinie tristesse que j’appris un jour sa grave maladie. La pensée qui me vint alors fut qu’il l’appréhenderait comme un nouveau terrain d’exploration, qu’il l’aborderait comme l’expérience ultime de l’écrivain face à un inconnu inquiétant mais fascinant. Je redoutais que cette dernière quête ne soit pour lui la dernière, et qu’elle ne soit interrompue que par la mort elle-même.
“Faire fi des mauvais conseils, soutenir le défi. “Je suis un écrivain ou pas?”
Alors, n’en vous déplaise, vous n’aurez pas ma peau. Pas avant l’heure en tout cas.
“Je poserai mes mots jusqu’au dernier souffle. J’écrirai. Je raconterai. Je transmettrai. Ce que je vis. Les images. Les petits films intérieurs. Je témoignerai.”
Il y eut alors un combat entre un vaillant chevalier ayant sa plume pour toute armure et la faucheuse. Un combat sans combat. Un combat où le chevalier se positionnait plus en spectateur qu’en acteur, attentif aux attaques successives et conscient de son incapacité croissante à y répondre.
En fut-il décontenancé? Pas réellement, ou alors le cacha-t-il avec habilité. Mais il était homme à accepter les défis. Et celui-ci lui était en quelque sorte familier. Ne les avait-il pas lui-même à maintes et une reprises convoqués, se faisant passer pour mort comme pour tromper l’ennemi? L’expérience de narguer sciemment celle que tout le monde redoutait n’était-elle pas à la hauteur de son talent?
Le 3 novembre 2023, il écrit: “Tant que j’aurai un brin de vie, je frapperai aux portes des secrets.”.
Et, quelques jours plus tard, dans son billet du 23 novembre 2023, il cite Louis Calaferte: “Si le poète ne vit pas et ne meurt pas de son œuvre, c’est qu’elle est du registre inférieur. Écrire est un acte de vie, mais aussi le hara-kiri de la fin.”
Le poète luttait. Il cherchait à aveugler la mort par l’éclat de ses mots. Des mots miroitant dont la mort se nourrissait. Mais le temps actionnait cependant sa roue infernale: mois, saisons, jours, heures, minutes, secondes… décomptés avec une nouvelle jauge, celle utilisant des mots-mesures comme indicateurs. Pourtant, au fil des jours, au fil des mois, l’écriture restait fidèle à elle-même. Ses mots se fixaient comme le corail sur les récifs pour s’accrocher sur la paroi de nos cœurs, retenant la pensée pour y laisser leur trace et défier les lois du temps.
19 février 2024
Comment extraire le plus beau lorsqu’on est au plus mal? Et bien surtout lever la tête, se repaître de ciel. Il y a toujours dans ce chaudron de bleu, de blanc, de gris…
…Tu poursuis ton voyage, tu sors des villes et tu rentres chez toi, riche, habité de pensées qui sont l’éclat du Monde. Crépuscules lilas. Lève la tête, tiens-toi droit. Tu es le paratonnerre, le récolteur, l’avaleur de tristesse et de joie de tout l’humain qui sans même le savoir s’offre à toi.
À ces mots, je réponds:
Les mots me manquent face à ta capacité à nous entraîner au-delà de nous-mêmes, dans un voyage qui est le tien et qui, loin d’être attristant, vient magnifier tous les autres.
2 mars 2024 Portes closes…
“L’irrépressible envie d’écrire m’a quitté. D’un coup, d’un seul, après tant d’années, le ciel me cloue le bec, me ferme la porte au nez. J’ai vraiment l’air d’un oiseau goudronné et mon chant n’est qu’un couac enroué sur les berges d’un étang pollué.”
J’avais la prétention de croire qu’il était possible d’effectuer une sorte de transfert d’énergie. Jean-Jacques Rousseau dans ses Confessions n’écrit-il pas “J’ai peu de foi à la médecine des médecins, mais j’en ai beaucoup à la celle des vrais amis”? Et j’en avais parfois confirmation puisque lui-même m’écrivit un jour que mes mots lui faisaient du bien.
Contre l’épuisement, le courage résidait dans une transmission directe et vivante, fortifié par les retours que ses lecteurs lui faisaient. Faire vivre les mots de son vivant, pour qu’ils puissent ensuite survivre, indépendamment de lui.
Les mots venaient se loger dans l’interstice de la douleur, comme pour colmater la souffrance dans le liant de la pensée.
À la frontière se trouvait une ligne blanche, ligne de démarcation entre vie et mort. La souffrance étant au centre. L’épuisement, instrument puissant de démotivation, conseillait l’abandon, plaidait l’inutilité… Mais sa capacité de dépassement lui permettait d’associer douleur et profondeur, épreuve et accomplissement, tourment et intégrité. Alors, je recevais ses billets comme des mots-cadeaux doublement présents.
6 avril 2024 Dans le chambardement de nos états…
“Assis, couché en chien de fusil comme un moribond avec au ventre un soleil noir, traînant ma maigre carcasse sur un chemin bordé de jonquilles et de cistes, râleur, joyeux geignard, peinant à me tenir bien droit, moi qui si longtemps me suis pris pour une antenne, je rêve encore pourtant de tenir le Monde entre mes bras.”
La maladie est un intrus venu s’immiscer par effraction, un pique-assiette avide et jamais repu, dévorateur à souhait du meilleur de sa proie, venu se rassasier en s’alimentant de l’énergie de ceux chez qui elle élit domicile. Elle venait troubler par la constance de sa présence la quiétude de l’écrivain, absorbant son temps et remplissant aussi son espace de va-et-vient incessants qui le déroutaient dans son intention d’écriture, qui l’empêchaient dans la concentration nécessaire pour y parvenir. Je revois son petit geste, mains relevées, regard attristé, illustrant l’impossibilité dans laquelle il se trouvait de bénéficier du minimum de concentration nécessaire pour pouvoir écrire.
“Tout malade est un fainéant forçat qui s’abandonne aux lois de la fragmentation. Le corps, miroir brisé, tire à hue et à dia et attrape au hasard ce qu’autrefois il ne percevait pas. La douleur vous affûte et vous laisse pantois. Et l’esprit dans sa chute s’agrippe aux pâquerettes, une main, un regard, ce trois fois rien de vie qui ne vous lâche pas. C’est bougrement intéressant ces petits pas… sur des sentiers où rien n’est droit.”
Y a-t-il un seuil à la douleur? Une limite qui serait en quelque sorte son point de non-retour, de non-acceptation?
Dans ses derniers billets, ses mots-témoignages abordent peu la maladie, la fatigue ou l’épuisement. Il n’était plus un malade, mais un être en devenir, éthéré et puissant, parcheminé d’écriture et des derniers messages qu’il voulait nous laisser. Voyant la fin approcher, il mesurait sans doute tout ce qu’il avait encore à dire, à transmettre.
Ne pas perdre les dernières pensées. Ne pas s’éparpiller. Ne pas laisser la scène médicale envahir l’espace et engloutir le temps.
15 avril 2024. Le fil ténu des mots…
“Ma vie ne tient qu’au fil ténu des mots, timides ou fracassants, vibrants, fragiles, sincères et vivants. Ce sont les miens, les vôtres, dont je remonte le courant, comme un saumon, l’œil rond, happant les bulles de lumière, cherchant la source et la clarté de la pure et première intention.
Pendant que tu te débattais sans te débattre contre le mal destructeur, je me laissai quant à moi envahir par une fatigue sans fondement. Je cessai de répondre à tes mots du matin. Au point où tu finis par me téléphoner un jour, t’inquiétant à mon sujet.
Ma réponse, tellement étonnante, fut: “Mon chat est en train de mourir”.
Et ton conseil, tout aussi insolite: “Laisse-le partir”.
30 avril 2024. N’être plus rien…
“J’écris parfois d’étranges phrases sonnant comme un bourdon et ne voudrais froisser personne avec mes intuitions. C’est que plus je vais, aiguisé comme une lame, à vif comme une plaie, plus il me semble que quelque chose a sa curieuse raison d’être qu’on ne peut expliquer ni résoudre, mais qu’on peut éprouver dans la joie d’un frisson.”
Chaque nouveau mot s’inscrivait dans une nouvelle minute de vie. Précieuse, parce qu’unique. Encore plus unique, parce que raréfiée par la faucheuse aux aguets.
Et ils se transformaient en petites bulles d’énergie: des petites bulles de rires, des petites billes de larmes absorbeuses d’indifférence et de tout ce qui rend la vie terne, triste et inutile.
Chaque phrase devenait de plus en plus nécessaire pour sculpter chaque scène de vie en lui donnant tout son relief pour y laisser son empreinte dans la cire d’une bougie se consumant à vue d’œil.
2 mai 2024. Inconfort fut mon maître…
“L’écriture en deux Temps. Deux ascenseurs de mine à contretemps. L’un monte, l’autre descend.
Les deux s’éclairent en se croisant… Mais pour l’instant, j’ai mal au ventre et suis grognon et je déteste les rébus, les charades et toutes les recettes de mauvais mirliton. Je voulais un répit, laisser les mots venir me caresser et des mains tièdes se poser sur mon front, affamé que je suis du doux sourire des vrais et seuls compatissants, vous, mes compagnons, pour qui je fais, sans relâche, de bas en haut, ces excursions.”
Une ligne entre terre et ciel. Avec pour seule différence une plus grande contemplation de la terre avant, une plus grande proximité du ciel à présent.
Tes mots de contrebande continuent à envahir l’espace de ton vaisseau-fantôme, attendant d’exister en toute autonomie, et de continuer à fleurir par-delà les limites de ta propre existence. Il y a sans doute un temps pour l’épuisement et un temps pour l’éternité.
4 mai 2024. Les jours blancs.
“Les jours blancs sont bienvenus. Ils épongent les maux, la mauvaise mémoire et offrent au cerveau les plaines des possibles. Aujourd’hui je m’y vautre, comme un convalescent sous un bel édredon, plumes d’oie enrobées dans la soie d’une housse nacrée, barbe à papa, douceur des bons quatre heures, les yeux clos suivant la voix feutrée d’une grand-mère nous faisant voyager à travers les forêts des contes ancestraux.
Les jours blancs c’est l’immense clairière où pousse en plein milieu l’arbre tout puissant de notre imaginaire.”
Un nouveau monde apparaît avec l’émergence d’un temps devenu élastique et circulaire.
Je t’écris:
La douceur des souvenirs d’antan mêle la beauté du passé à un présent cotonneux qui vient se dissoudre dans le faisceau de la ouate. Ce serait comme une neige qui ne serait pas froide, mais chaude et enveloppante. L’imaginaire a la capacité réelle de transformer la douleur en douceur et le froid en chaleur.
17 mai 2024.
“Devant la page grise, avec ma vue si trouble, je caresse les mots qui ont besoin de repos. Toute une nuit de pluie dans l’isba de nos rêves où crépite la braise d’une bûche de chêne venant de la forêt plus bas…
De mon côté je leur prépare (aux mots) un vrai repas de roi. C’est que nous avons encore un long travail à faire et il est épuisant de courir la pampa. Je nourrirai ensuite mes quatre grands chevaux de trait, mes Majuscules à moi, qui piétinent déjà, auréolé de vapeurs bleues dans leur enclos de bois. Poursuivrons-nous le rêve lièvre, le loup cendré, le lynx, la marmotte nichée dans les collines de calcaire ou le renard au museau blanc? Je n’ai jamais aucune idée de ce qui adviendra. Tout ce que nous savons, les mots, mes grands chevaux et moi, c’est que l’Esprit se gagne où on ne l’attend pas.
Un texte stupéfiant de beauté, où le merveilleux vient craqueler le réel pour le faire abdiquer à force d’enchantement. Il n’est plus du tout question de douleur ni de maladie. Et on ne peut que se laisser emporter dans cette poursuite des grands chevaux, du lièvre, du loup ou de la marmotte. Les mots deviennent de véritables bulles d’oxygène que nous autres, bien-portants épuisés, recevons avec ravissement.
Ton dernier message:
22 mai 2024: Souffle…
“Il est des moments où vous n’arrivez plus à faire ce que vous faisiez chaque jour avec passion et assiduité. Lassitude, fatigue, maladie, usure du corps et repli de l’esprit, tout vous échappe et tout vous fuit. Sans rumeur ni tapage, les forces vitales se débinent et vous vous sentez nu, fragile et impotent. En ce qui me concerne, si le corps m’abandonne, l’Esprit est vif comme un nid d’étincelles et c’est miracle ou peut-être bouquet final, que de voir ces lucioles voleter en tous sens, se posant sur mes pages d’adolescent vieillard. Le cerveau est un réservoir élastique qui est rempli de lendemains. Et si la mort survient, rien ne l’empêche de poursuivre sa virevoltante quête du Souffle, de l’Océan Originel.
Je réponds:
Tes mots sont promesse de lendemains vivants. J’aime me projeter dans cette pensée qu’il existe bien un souffle puissant qu’aucun vent mauvais n’éteindra jamais.
J’ignorais qu’il n’y aurait plus d’autre message. Et j’ignorais que cette réponse serait la dernière.
Sa maladie n’a jamais interrompu le fil ténu de l’écriture. Tant qu’il put écrire, il resta en vie, et lorsqu’il n’en fut plus capable, il mourut.
Que les choses paraissent simples et évidentes lorsqu’on les exprime ainsi.
Reste une relation d’auteur à lecteurs, inépuisable quant à elle, et je me demande encore de quelle manière des lecteurs peuvent se sentir redevables envers l’auteur qui les a nourris, intentionnellement, jour après jour.
Oh non, pas redevables, ce mot lui paraîtrait détestable. Juste dire de quelle manière un lecteur peut propager à son tour ses effets rayonnants.
Promesse tacite de mémoire. Témoignage. Ce qu’il m’a été donné de partager, mail après mail, je n’aurai de cesse d’en faire l’écho pour ne pas trahir une confiance accordée.
Ce sera pour moi une façon de le remercier, en diffusant ses mots par-delà ses lecteurs habituels.
Et raconter encore et encore l’histoire de cet homme flirtant sans crainte avec tous les mystères de la vie: l’invisible, l’incompréhensible, les mondes cachés.
La dernière image sera celle d’un homme tout vêtu de blanc. Sa peau parcheminée suggère une mémoire à la fois présente et déjà posthume, la raison fondamentale de sa présence parmi nous: devenir une sorte de livre ouvert sur les mondes fermés, divulguer à qui voudrait bien le lire les mystères de l’existence.
Peut-être sommes-nous particulièrement audibles dans nos dernières paroles murmurées? Des premiers mots à l’épitaphe, la voie du verbe est un chemin doux et épineux qui va s’élargissant pour se recentrer à notre mort sur quelques mots, ceux qu’on laisse pour toujours pour se faire rappeler de la meilleure manière par ceux qu’on a aimés.
Me reste à verser une petite larme sur une douleur non évoquée.
Mes mots ne permettent pas de combler l’absence. Mais de fleurir la faille pour qu’elle demeure vivante.
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*Alain Cadéo (1951 – 12 juin 2024) est un écrivain, auteur de nombreux ouvrages (nouvelles, romans, textes, pièces de théâtre) dont Stanislas (1983), premier prix Marcel Pagnol ou encore Macadam Epitaphe (1986), plume d’Or d’Antibes et Prix Gilbert Dupé.
Après avoir été édité par Mercure de France, il a ensuite été publié par les Editions la Trace et par les Cahiers de l’Egaré.
Patricia Raccah a eu l’opportunité de rencontrer et de correspondre durant plusieurs années avec lui.
