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J’ai croisé une femme dans le métro

J’ai croisé une femme dans le métro

J’ai croisé une femme dans le métro. J’ai croisé un clown qui rentrait de sa journée de travail, épuisée par ses tentatives de faire rire les cols blancs. J’ai aperçu Marie-Antoinette fuyant la lame tranchante de la Révolution. J’ai vu une femme à la tâche, cependant enfermée, délicatement dans un nuage de bulles et de poésie. J’ai croisé une héroïne téméraire qui attendait impatiente sa prochaine aventure. J’ai reconnu une révolutionnaire indignée devant le non-respect des Droits de l’Homme et du Citoyen.

J’ai croisé une femme étrange au costume changeant,

Animée par un désir brûlant d’agir à travers le temps,

Portée par le métro parisien.

Femme libre et passionnée,

Croise mon regard avec le tien.

Poésie, Révolution, Aventure, Travail et Liberté.



 

Le Clown - métro opéra



Sous un masque sucré parsemé de mon sang,

J’ai égaré mes maux sur un chemin glissant.

J’ai cueilli des fleurs rouges dansant sur mon sillage,

Dans la lenteur sacrée de la course aux mirages.

J’ai reconnu mes frères dans l’écho de mes songes,

J’ai deviné l’Espoir sur la bouche de mon ombre.

Sur l’écume d’acier du fond de ma folie,

Je brûle de disparaitre, trop pure pour cette vie










 

Marie-Antoinette - métro Bastille




Laissez-moi m’échapper, je ne puis me soumettre,

Je suis lasse de cette danse, hypocrite et funèbre.

Adieu peuple craintif, je vole vers un monde plus clément.

Ouvrez ces portes en grand, laissez mon âme au fil du vent.

Tour à tour enviée et détestée, chassée et damnée,

Je guiderai les peuples vers un règne ardent et révolté,

Veuve de plumes ressuscitée d’un roi prétendu divin,

Phénix d’or et d’argent, je serai le feu des cœurs de demain.









 

La Servante - métro ligne 7bis




M’avez-vous vue au jardin, ou peut-être même… au cimetière ?

Prisonnière dans ma tristesse solitaire, hélas, mon âme désespère.

Cette jeunesse éteinte, dans un lit de souillure, de pourriture,

Me retient vieille et fanée, alors que le chagrin me défigure.

Bercée par cette langueur au croisement des rêves impossibles,

Amoureuse esseulée, je purifie la route des voyageurs invisibles.

Tandis que dans mes veines coule du savon au rythme d’une danse effrénée,

Sur mes lèvres meurt le désir de pouvoir un jour lire et écrire et aimer.









 

La Révolutionnaire -métro Concorde




Où sont passés les lys, les colombes, le faisceau du licteur, le coq adoré ?

Qui a coupé les chênes, les œillets, les rameaux d’olivier ?

Qui a stoppé la danse, l’espoir, qui a coupé les ailes de l’hirondelle impétueuse ?

Hélas ! Je suis seule, insoumise, indignée face à cette humanité frileuse.

Sur un chemin piégé d’aveugles impulsions, de bouillonnements fébriles,

J’ébranle les murs de mes râles révoltés, portée par ma fougue juvénile.

Réveillez-vous mes frères, ne soyez plus lâches, de grâce !

Dernier écho d’un peuple endormi, je lance le cri de la race.





 

L’aventurière - métro Arts et Métiers




On me souffle une rumeur, une promesse, un secret,

Un écho mystérieux qui résonne dans la caresse cuivrée d’un regret.

Réveillée dans mon orgueil par mon cruel instinct de chasse,

Je m’élance, orpheline indomptable, bouillonnante de menace.

Je guette mon vaisseau de lumière qui emporte les âmes révoltées,

En marche vers la naissance des temps, je mords dans la chair incendiée des étoiles libérées,

Je fais chanter la mort, je dompte l’immensité de la peur folle,

amarrée au-dessus du temps, l’univers salue la courbe sacrée de mon envol.









 

Photographe, mannequin, texte et mise en scène: Camille Pellicer

Photographe et retouche des images: Odalric Lerouxel

Assistante costumière: Héloïse Fournier

Maquillage et coiffure: Laura Rodrigues et Camille Pellicer


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France
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