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L'horloge au ventre

Vous avez appris l’histoire de Marina Rías Martínez. Parmi les commentaires lus sur l’affaire, il en est un qui m’a particulièrement écœuré : « Comment un tel drame a pu se passer dans ce collège où mes enfants ont étudié ? Dans une filière d’élite ! Outrée ! » Comme si le harcèlement, ce missile sélectif, devait épargner les milieux huppés. Cela décevra les amateurs de sensationnalisme, mais le seul élément neuf dont je dispose, c’est que je ne possède pas d’élément nouveau. Nous savions tous que Marina faisait l’objet de petits gestes quotidiennement déplacés, mâtinés de sexisme durable, de la part d’Édouard de la Cambre.

Marina n’était pas vraiment professeure. Elle exerçait le métier d’intérimaire. Dès qu’une pénurie sévissait, elle se jetait sur le manque à pourvoir avec les armes réduites du substitut qui officie sans titre pédagogique. Son français était parfait. Impossible de savoir pourquoi elle avait quitté les Asturies à 18 ans. On parlait peu de son passé. Moins encore de son pays. Dès qu’on touchait à ses origines, c’était comme si on posait la main sur elle. Elle s’éloignait dans la discussion. Elle était passionnée de gastronomie basque. On se cuisinait des heures à basse température pour enfourcher le temps libre.

Marina était arrivée au Collège des Pères de l’Église, au cœur du Brabant wallon, pour le troisième congé de maternité de Manon Desportes. Elle ne pouvait pas avoir d’enfants. C’était la double peine de remplacer une maman récidiviste qui avait à nouveau prémédité son départ pour se concentrer sur la vie future. Elle avait somatisé sa rencontre avec la titulaire pour planifier la matière. Marina n’avait plus l’énergie pour ré-enfanter les cours d’une autre.

Il y a trois semaines, je lui demandais comment elle s’en sortait avec les 6 G :

– Ils sont bien. Le problème c’est moi. J’ai un conflit de loyauté… J’ai un rendez-vous important bientôt… De la Cambre ne me lâche pas d’une semelle…

J’ai levé les yeux au ciel.

— Garde des traces… Imprime ses mails. Jamais seule dans son bureau. Un témoin, pas de témoin. Un jour, ce type devra rendre des comptes…

J’ignorais que Marina me prendrait au mot.

Il y a quinze jours, vendredi, durant le temps de midi, je me trouvais dans ma classe, à partager ma rosette de Lyon avec Maupassant et Manuel de Falla. Je n’ai jamais su dire si c’était l’amour de la lecture ou la musique classique qui m’avaient marginalisé. En dehors des élèves, je ne vois personne. La salle des profs est l’antichambre de l’enfer. On y parle fort et dur. On s’y plaint doucement mais sûrement.

Je relisais Une vie. Marina a débarqué, affolée. Elle a retiré sa veste de velours vert. Son chemisier blanc cassé s’ouvrait sur des fleurs d’oranger arborées de perles blanches. L’amour sorcier s’est amuï. Elle était dessinée comme les Pics de l’Europe où elle était née. Je m’y promenais à mes périls, rivé sur ses pommettes qui déglaçaient les lacs d’altitude. L’arme tranchante qui coulait de ses yeux, l’émeraude, me pénétrait à petit feu depuis notre rencontre. Je ne suis pas à l’aise d’écrire cela. Marina me rendait fou. Je ne supportais pas que de la Cambre soit aux petits soins avec elle.

— Je l’ai enregistré dans son bureau. Qu’est-ce que je fais avec ça ?

Ses mots pétillaient comme du cidre.

— Rien. L’enregistrement s’est effectué à son insu. Par contre, pour comprendre le fonctionnement du bonhomme à huis clos et trouver une stratégie pour le virer, c’est du pain bénit. Si on le dégage, on retrouve de l’air ici. Il y a des gens comme ça… Le contraire des forêts. Quand ils disparaissent, nos poumons renaissent.

Je me suis levé pour fermer la porte à clé. J’ai placé deux chaises dans l’angle qui échappait aux fenêtres du couloir et à celles de la cour. La tension montait. La scène allait-elle échapper à l’angle plat, replié, de la morale ? Que faire si elle me prouvait qu’un homme avait été enregistré, sans son consentement, bafouant son consentement à elle ? Et si c’était moi qui craquais ? Marina était plus belle encore depuis que je la sentais éphémère en nos murs.

Je ne sais pas ce qui m’a pris d’aller tirer les rideaux. Comme si l’absence de lumière allait absoudre le monde possible du péché. Nous étions assis à une distance semi-respectable l’un de l’autre. Elle scrutait le crucifix digital au-dessus du TBI. Je regardais le dictaphone attendant de voir les tremblements de son sur ses mains veloutées. Elle a activé la boite noire. Puis la situation nous a échappé. J’ai glissé l’enregistreur enclenché dans ma jaquette sans chercher à me concentrer sur le contenu du temps volé. La double tâche n’a jamais été mon fort.

Lorsque les voix de la victime et du bourreau, feutrées par la doublure de tissu, se sont tues, Marina s’est rhabillée. Elle s’est avancée et m’a embrassé une dernière fois. Elle s’est envolée dans un parfum létal de fleurs d’oranger.

Le cours de géographie qui a suivi ne ressemblait à rien. Les continents dérivaient sur les cartes. Les atlas se désaxaient. L’équateur rampait sur le méridien de Greenwich. J’étais H.S.

Je suis rentré chez moi sans m’annoncer. Je me suis isolé dans mon bureau. J’ai allumé le dictaphone. On entendait l’organe assertif d’Édouard de la Cambre :


— Non, Marina. Non négociable. Tu donnes tes heures de cours le lundi en 8e et 9e heures…

— Vous ne comprenez pas. Je ne vous demande pas l’autorisation…

— Marina, je vais te parler comme je parlerais à ma fille…

— Vous voulez bien retirer votre main de mon épaule ?

— Je viens de te dire que je te parle comme je parle à ma fille… Tu fais ce que tu veux de ta vie… Mais que ça n’interfère pas sur le rythme scolaire des élèves ! Tu honores le contrat qui nous lie. Ce n’est pas parce que c’est un intérim qu’il faut prendre les choses à la légère…

— Vous ne comprenez pas…

— Je t’ai dit de me tutoyer.

— Je n’en ai pas envie.

— Ma position, tu la connais. Les élèves doivent subir 4 heures de français chaque semaine. Je m’en tiens à ce qui est fixé dans ton contrat. Ton dernier jour, c’est le 16 novembre. Desportes revient le 17. Si j’accède à ta demande, les élèves devront essuyer une perte sèche. Comment organiser le remplacement de la remplaçante à une heure aussi peu intéressante pour tes collègues ? Et nous ne parlons que du lundi… Tout le monde est pressé de finir sa journée…

— Et moi ma vie.

— Comment peut-on prendre congé de la vie quand on est aussi jolie ?

— Arrêtez cela, Monsieur de la Cambre.

— Un jour, tu m’appelleras Édouard. Mes intimes me donnent du Eddy. Ed, c’est pour ma femme. J’aime les diminutifs portés par les gens puissants. On leur coupe des syllabes, mais ça les grandit encore. Appelle-moi Édouard et tutoie-moi !

— Plutôt mourir. Je n’irai pas au bout de cet intérim.

— Séparons la question personnelle de la question institutionnelle. Je ne me mêle pas de la première. Mais si tout le monde fait comme toi, alors le Collège ne tourne plus. Sans indiscrétion, quand tu as postulé, tu avais déjà sollicité l’euthanasie ?

— Oui.

— Alors j’ai une raison supplémentaire d’être extrêmement mécontent. D’un point de vue strictement légal, tu as signé deux contrats avec deux employeurs immariables.

— Je peux parler ?

— Vas-y !

— J’aimerais que ceci reste confidentiel…

— Je ferme la porte… Mais il faut savoir… Tout à l’heure, ce bureau devait rester ouvert… Une question : si tu es sur le point de dire au revoir à la vie, qu’est-ce que ça peut te faire que certaines informations s’éventent dans les couloirs ?

— Dites ça à un mourant sur un lit de mort, vous allez voir comme vous serez reçu… Vous n’avez aucun tact…

— Marina… Du calme. Il te faudrait un petit massage…

— J’aime autant que vous ne veniez pas si près de moi. Gardons nos distances…

— Vous n’êtes jamais contentes. Ici, on me reproche d’être trop distant ; là, d’être collant et sirupeux…

— Je demande la confidentialité de nos échanges. C’est peut-être une coquetterie de ma part, mais je n’ai pas envie que toute l’école sache comment j’ai planifié la fin…

— Marina, veuille distinguer « école » de « Collège ». Tes derniers mots sont intéressants. Tu parles de « planifier la fin ». Cela me rappelle un de tes manquements. Je voulais t’en parler… Ta planification de matière… Je l’attendais dès ton entrée en fonction. À ce jour, je n’ai toujours rien reçu, malgré deux rappels ! Si je suis arrivé à la direction à trente ans, c’est parce que j’ai toujours eu le souci de donner une large part à l’administratif. Tu me demandes de respecter la confidentialité… À mon tour, je te demande de te mettre en ordre avec mes dernières volontés administratives. Envoie-moi l’organisation séquentielle de ton intérim. Comment peut-on dire adieu à la vie sans être en ordre administrativement ?

— Je peux parler une minute ?

— Vas-y !

— Normalement, je devais m’en aller en décembre. Mais une place s’est libérée…

— Et tu as dit oui sans même penser à ton horaire au Collège ! Tu as agi dans ton intérêt personnel. Sans te soucier de l’intérêt général. On ne met pas les gens devant le fait accompli. Je dis quoi aux élèves ? « Madame Rías est absente parce qu’elle se fait euthanasier ? »

— Madame Rías Martínez. Je leur ai déjà dit au-revoir.

— J’hallucine. Tu parles de ta vie en classe ?

— Mon dernier cours ne portait ni sur mes convictions ni sur mon tableau clinique. C’était un cours sur le mensonge en littérature. Sur Borges et Collodi…

—-Ma petite Marina…

— Arrêtez de m’appeler « ma petite Marina »…

— Il fallait être claire au début…

— J’ai été claire.

— Non ! Je t’ai appelée comme ça le premier jour et tu n’as rien dit. Au début, on fixe le cadre ensemble. Cela fait partie des conventions tacites entre contractuels. Revenons-en au nœud du problème. Ça ne m’intéresse pas de savoir ce que tu as fait de celle que tu as présentée de façon un peu cavalière comme ta dernière heure de cours. Je m’étonne que tu aies parlé de toi. Dans mon Collège on ne pollue pas le propos avec des fragments de vie. Ça n’intéresse personne. Si les élèves sont demandeurs d’anecdotes, c’est toujours pour les tourner en ridicule. Sois certaine que ce que tu leur as lâché comme un scoop type « je vais me faire euthanasier » tourne en boucle sur les réseaux sociaux… Tu vas te manger douze mille like sur le pouce le jour où tu disparaitras. Ça sent le gros banquet virtuel.

— Monsieur de la Cambre, j’ai dit deux mots à mes élèves : « Au revoir ». Comme ils cherchaient à comprendre mon geste, j’ai précisé que je m’en allais parce que la douleur morale, existentielle, physique, m’est devenue insupportable. Les élèves s’attendent à ne plus me revoir…

— Tu créeras la surprise lundi ! J’ai été prof de religion avant d’être directeur… Le plus important, c’est de susciter de l’énigme. En revenant lundi sur le terrain où on t’attend le moins – celui de la vie – tu vas créer un précédent.

— Je vais passer pour une mythomane qui annonce des faits qui n’ont pas lieu. C’est le contraire de ce que j’ai essayé de leur transmettre…

— Tu viens de me dire que tu avais travaillé la problématique du mensonge… Ton message est dans l’abyme de ton cours. J’y vois une cohérence en termes de stratégies didactiques. Tu vas les marquer à vie si tu réussis ce tour de force. Vraiment, tu devrais reporter l’intervention…

— Si j’annonce deux fois ma fin imminente, plus personne ne me créditera… J’aurai crié au loup… Personne ne se souciera de mon deuxième départ, même s’il est vrai.

— C’est ce qui me semblait… Les individus dans ton genre qui veulent se défaire de leurs obligations vitales attendent toujours les « ne pars pas »… C’est de la préméditation conditionnée… Du chantage affectif… C’est l’envie de créer de l’émotion au sein d’un public fragile – les adolescents…

— C’est vous qui voulez jouer avec leurs nerfs, en me faisant revenir lundi, après avoir pris congé d’eux… Vous les auriez vus… Ils me serraient dans leurs bras…

— Tu as eu des contacts rapprochés avec tes élèves ? Bienheureux pupilles sur lesquelles retombent ces privilèges… J’aurais dû m’y prendre à deux fois avant de t’engager… Je rappelle qu’on ne peut, sous aucun prétexte, entrer en contact physique avec les gens sur lesquels on exerce une autorité morale… Si cela se sait qu’un élève t’a serrée dans ses bras en mon enceinte, je peux dire adieu à mon poste. Je veux les noms des élèves avec qui tu as eu des contacts rapprochés…

— Quasiment tous m’ont serré dans les bras.

— Irresponsable. Tu t’arranges pour reporter ton euthanasie. Lundi, je te veux au poste. De 8 h 30 à 16 h 30. Point barre.

— Vous croyez qu’on choisit comme cela sa dernière heure ?

— Je ne crois rien. Ce que je te demande, c’est de respecter ton engagement.

— Je ne viendrai pas lundi.

— Tu verras que tu viendras. Je t’y forcerai. On n’abandonne pas ses classes de la sorte. Ce n’est pas parce qu’elle est cadrée légalement que c’est une décision que je respecte. Je n’ai rien contre le fait que tu te fasses euthanasier, mais pas pendant tes heures de cours. Quelle image pour le métier… Pour mon Collège…

— Je crois que j’ai compris.

— Et je ne parle pas du moment historique, mal choisi, pour prendre congé. Tu as vu le bordel dans les écoles ? Le pacte pour un enseignement d’excellence… Des réunions… Des circulaires à déchiffrer… Des remaniements structurels… De l’arythmie scolaire à tous les étages. Toi tu viens comme un cheveu dans la soupe avec une demande inédite. Je te montre mon agenda la semaine qui vient ? Regarde. Pas une heure de libre… À supposer que tu disparaisses des grilles la semaine prochaine, qu’est-ce que je fais ? Le Collège doit se manifester lors d’un décès d’un membre du personnel… Mais toi, Marina, tu n’es qu’une intérimaire… Je dois me renseigner… Tu me prends de court. C’est la première fois qu’un tel cas de figure se produit… Je n’en dormirai pas… Ton enterrement aurait lieu quand ?

— Le mercredi 15 novembre, à 10 h. Je serai au funérarium Le Crépuscule de l’aube.

— Tu permets qu’on checke la grille horaire de tes classes ? Tu veux venir voir ici sur mon Mac ?

— Non, ça va. Merci.

— Attends… C’est mort… Pas possible. Vraiment, ça m’ennuie. Les 6 G vont perdre lundi et mercredi. On limiterait la casse avec les A qui s’en sortiraient avec seulement deux heures de perdues.

— Mais ils ne sont pas censés venir à mon enterrement…

— Tu vois ce que cela charrie, ta décision égoïste… Ce qu’il faut retenir de cela, Marina, pour une vie future, c’est qu’il faut respecter ses engagements.

— Depuis que je suis entrée dans ce bureau, vous me soumettez à des attaques incessantes. Vos demandes répétées pour que je remplisse le contrat jusqu’au bout ne tiennent pas compte de ma fragilité. Ce qui est pervers, c’est que ce harcèlement pour que je reste en vie, risque à tout moment de se retourner contre moi, si je reviens en classe. Alors, j’aime autant vous dire au revoir aussi. Restons-en là.

— Je crois cela aussi. On se voit mercredi au funérarium. Mais tu me mets dans une sale posture. Qui sait si le Pouvoir Organisateur ne va pas me reprocher de ne pas t’avoir proposé un suivi psychologique adéquat ? J’ai une idée. Tu vas me rédiger une lettre dans laquelle tu diras au revoir en expliquant que j’ai essayé de te dissuader de te faire euthanasier. Comme ça, je me prémunis des attaques de mes adversaires du P.O.…

— Non. J’ai mal. Je ne suis pas bien. Je vais rentrer chez moi.

— Prends mon ordinateur. Écris la lettre en vitesse. Et j’oublie ta planification de matière. Je te fais un petit café…

— Je n’en prends pas.

— Un thé ?

— Non merci.

— Une eau ?

— Non.

— Plate ou pétillante ?

— Rien, merci.

— Tu ne veux vraiment rien ?


Ma femme a débarqué dans mon bureau.

— Je te fais un petit café ?

Je lui ai dit :

— J’arrive.

— Les enfants goûtent. Ils aiment bien voir leur papa de temps en temps.

— J’arrive.


Il était 16 h 30. Sur mon smartphone, je découvrais ceci :


« Aux membres du Pouvoir Organisateur,

À la direction,

Aux professeurs,

Aux secrétaires de direction,

Au secrétariat élèves,

Au conseiller en prévention,

Au centre PMS,

Aux Membres de l’équipe éducative,

Au personnel d’entretien,

Aux élèves,

Aux parents d’élèves,

Aux tuteurs légaux,

À l’économat,

Je soussignée Marina Rías Martínez, déclare avoir eu un entretien avec Édouard de la Cambre au sujet de la planification de mon euthanasie à Bruxelles, prévue le lundi 13 novembre à 15 h 10. Me retrouvant entre l’enclume et le marteau dans la mesure où Édouard de la Cambre m’enjoint de donner cours à l’heure où je devrais disparaitre, je prends la décision de me donner moi-même la mort, avec mon pistolet Sig Sauer Mosquito silencieux, calibre 22 LR.

J’ai tenté de discuter avec Édouard de la Cambre, sans succès. L’horaire des élèves apparaissant comme sacrément inamovible et la perte de deux heures de français irréversiblement préjudiciable pour la suite de leur cursus au Collège des Pères de l’Église, je me défais de mes engagements envers toutes les parties qui me sont liées sur-le-champ. Je ne pensais pas devoir en arriver là, mais cette décision semble inévitable, compte tenu du peu de souplesse dont fait preuve Édouard de la Cambre dans ses interactions avec une femme en détresse atteinte, entre autres choses, d’un cancer lancinant, souffrant de fibromyalgie, et de migraines chroniques. Une femme qui a mille fois pleuré sur l’absence de copies d’elle-même.

Je précise avoir reçu des pressions de la part d’Édouard de la Cambre pour que je rédige une lettre d’adieu qui aurait stipulé qu’en ses qualités de Directeur, il avait tout mis en œuvre pour éviter que je ne pratique l’euthanasie. Le souci de ne pas paraitre inélégant auprès de son P.O. présidait à sa démarche.

J’embrasse mes élèves. Portez-vous bien.

Marina Rías Martínez. »


J’ai essayé de joindre Marina. Après dix tentatives, son copain a fini par décrocher en sanglots. Je n’avais pas vu l’heure passer si gravement. Son conflit de loyauté, c’était entre la vie et la mort. Pourquoi n’avais-je pas compris que Marina avait été sollicitée par l’Euthanasie ?

Je songeais à faire comme elle. Un coup de canif dans le contrat à durée indéterminée qui me liait à la vie. Mais impossible. J’avais déjà trompé ma femme une fois. Et les enfants m’attendaient pour goûter.

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