Ôtez ce voile que je ne saurais voir !
8 mars. Journée Internationale des droits des femmes.
Me viennent à l’esprit ces mots de Léon Tolstoï: Femmes, c’est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde.
Le salut du monde…
En cette année 2023, ce 8 mars a pour moi une résonance particulière.
Des voix venues du monde, des voix venues de l’ancienne Perse, que je salue. Leurs voix. À Elles.
C’est à Elles que je pense. Il ne peut en être autrement.
Elles.
Il souffle sur Elles un vent mauvais.
Celui des brimades. Celui de l’oppression. Celui de l’obscurantisme.
Pourtant, Elles avancent, en dépit de l’adversité des vents contraires.
Elles avancent tête haute, chevelure libérée des carcans d’un voile qui les entrave et qu’elles rêvent de dénouer et d’envoyer tourbillonner dans les cieux, tel l’étendard de la liberté triomphante.
Leurs voix me parviennent, franchissant les frontières érigées par les hommes, brisant ces frontières, les anéantissant.
Leurs voix me parviennent qui traversent, malgré les barreaux, malgré les moucharabiehs qui tentent de les réprimer.
Et elles fusent, leurs voix.
Elles disent la soif d’être des femmes libres et libérées.
Elles disent la terreur subie en continu.
Elles disent l’horreur des cachots et la dignité piétinée.
Elles disent les crimes subis au nom de lois injustes.
Je pense à Elles, en ce 8 mars 2023.
Elles, privées du droit élémentaire d’être Elles.
Elles qui paient de leur vie pour être Elles.
Elles dont la voix ne peut être étouffée.
Et qu’il nous faut entendre.
Et qu’il nous faut donner à entendre.
Et que résonne partout cet écho ininterrompu au-delà des océans qui dit leur combat. Qui dit Elles.
Et que les voiles se dé-voilent.
Et que les voiles se fassent ailes.
Les ailes de la liberté. Pour Elles.
L'autrice est membre du réseau "Rencontre des auteurs francophones"