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Exit Phusis!

I. New York, 2002.


Le rat est en arrêt devant l’embranchement qui se présente à lui. L’activité frénétique de son museau laisse entendre qu’il hume.

Les arômes de fromage que son odorat a repérés proviennent, de toute évidence, du chemin qui se trouve à sa droite. L’animal, qui éprouve l’envie manifeste d’emprunter cette voie, fait un mouvement dans cette direction. Et pourtant, malgré lui, comme contraint par une force qui dépasse sa volonté, il se dirige ostensiblement vers la partie gauche du labyrinthe, s’y enfonce et, sans plus d’hésitation, se met à trottiner le long des parois.

À quelque cinq cents mètres de là, le chercheur qui manipule la télécommande exulte. Les autres membres de l’équipe l’entourent pour une photo souvenir qui restera, à n’en pas douter, dans les annales de la recherche fondamentale en neurosciences. Certains montrent du doigt la console qui sert d’interface au système de neuroguidage, d’autres lèvent le pouce en signe de victoire…

Le rat, quant à lui, s’est arrêté de cheminer. Sans le savoir, il attend que soient réactivées les impulsions électriques qui, s’insinuant dans ses synapses via les électrodes fixées à son cerveau, dirigeront sa prochaine trajectoire…


II. Antarctique, 2102


Ils t’ont appelé Toutmou, ces nuisibles du Consortium Phusis… Bon, c’est pas plus idiot que mon nom à moi, après tout… Je m’appelle François Michel… Je trouve normal de me présenter… Bien la moindre des choses quand on s’introduit dans un cortex… Bon, alors relax, Toutmou, puisque apparemment tu réagis à ce nom… Là… Je sais, tu comprends pas ce qu’il t’arrive, t’as peur, c’est normal. Je ressens ton angoisse comme si c’était la mienne. On est en symbiose, pour ainsi dire. Pis, c’est ballot, mais ça m’aide, de te parler et je sens que ça contribue à t’apaiser… Aussi, essaie de me faire confiance: je te jure que dès que ce sera fini, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te libérer de l’emprise des autres néfastes, mais pour le moment… Hou! Doucement… Laisse-toi faire, laisse-toi guider, confiance… voilà, prends sur la gauche, là, c’est bien…


*


— A droouuââteuh! J’ai dit à droite, merde!

Mais le jeune gars n’a pas le temps de laisser libre cours à sa colère: une main autoritaire arrête son poing avant qu’il ne s’abatte sur le module de téléguidage. Le fougueux se retourne vivement… et se retient de protester en constatant que la main en question est celle du Professeur Tateigne, le chef du projet. Pas un marrant, le Tateigne. En tout cas, si d’aventure il en a, pas sûr que son humour aille jusqu’à regarder en souriant un colérique bousiller un si coûteux appareil. Et la preuve, il s’agace:

— Ceci est un système de téléguidage nanobiotronique, Monsieur Anatra.

— Ben oui, je sais bien, répond l’autre, bêtement, au lieu de baisser le nez comme il serait plus prudent de. Les joues glabres du Professeur Tateigne virent au vermeil, tandis que sa bouche s’étire en un sourire mauvais. L’autre reçoit, planté dans sa prunelle ainsi qu’une escarbille empoisonnée, le regard noir du Grand Manitou.

— Ah! Vous savez. Et vous savez aussi, sûrement, le prix de ce joujou?

Tateigne pointe du doigt l’holoécran sur lequel on distingue, malgré l’obscurité, un ensemble de roches sous-marines devant lesquelles évolue une kyrielle d’anémones, de crabes aux pinces démesurées et de crustacés, certains luminescents, d’autres arborant une gueule franchement hideuse, pleine de dents et de plancton…

Il bafferait bien son jeune assistant, le vieux Tateigne, mais il préfère lui rappeler l’importance du projet, les retombées scientifiques…

Penser que cette découverte d’un pareil écosystème sous l’Antarctique date déjà de deux siècles et qu’on a mis tout ce temps à en envisager l’exploration, ça me scie les guibolles, soupire le professeur, qui est un modèle de dévotion à la Recherche.

Mais elles lui passent au-dessus des esgourdes, ces sages considérations, à l’exécutant. Qu’on puisse s’intéresser un tant soit peu à la notion d’écosystème lui paraît une idée des plus saugrenues. C’est qu’il n’est pas, lui, de la génération du professeur Tateigne et des autres birbes de son espèce, la dernière à avoir connu le litre d’eau minérale à moins de dix euros et la carte Ration-Énergie à 400 KW par foyer. La dernière à avoir été contemporaine d’espèces telles que le gorille de montagne, le hérisson commun ou le bourdon velouté… La dernière à avoir pu s’abriter à l’ombre d’arbres en bois plutôt qu’en PVC… Enfin quoi! Non, vraiment, il n’en a cure, le pilote de Toutmou, de découvrir qu’il reste encore, en des endroits aussi inaccessibles, des reliques d’une Nature “non corrompue par l’Homme”, comme disent les illuminés des groupuscules écologistes dont les gesticulations animent régulièrement le journal holovisé. Bon. Ce qu’il subodore, tout de même, c’est qu’il y a, d’une façon ou d’une autre, du fric à se faire. Ça, pour le coup, il en mettrait sa main à couper: jamais le Consortium Phusis n’aurait investi pareilles sommes dans cette procédure de guidage neuronique d’un mammifère s’il n’y avait pas de juteuses perspectives à l’horizon. Et quant à l’alibi de la recherche sur Alzheimer, Parkinson et le handicap moteur, tiens: fume!


*


— Calme! Pas de mouvement brusque, mon grand… C’est jamais qu’un gros crabe, regarde: il est occupé à racler les anfractuosités… Concentre-toi sur les indications que je te donne, tout ira bien. On n’a qu’une chose à faire, tous les deux: rejoindre le bloc d’algues et de coquillages amalgamés, là-bas. Tu le vois? Bien! Alors tu vois aussi ce qui est coincé sous ce gros bloc et l’empêche de s’écraser complètement sur le sol… le petit machin qui clignote, oui. Ben c’est un robot, figure-toi, un zinzin électronique aux capacités formidables. Formidables mais fragiles, ce qui te vaut d’avoir été envoyé à cette profondeur, mon grand… Là! Doucement: par là, oui…


*


— Non, monsieur, ce n’aurait pas été plus efficace d’envoyer un deuxième robot! Vous avez vu comment il a fini, le précédent ? J’ai convaincu, et avec raison, les huiles du Consortium, qu’il était plus prudent d’employer une bestiole. Le phoque est dans son milieu naturel: entre autres avantages, il est moins cher à remplacer qu’un robot bourré de technologie, lui! Alors soit vous maîtrisez vos nerfs et vous parvenez à reprendre le contrôle de Toutmou, soit vous vous dirigez vers le vestiaire et peut-être, avec un peu de chance, acceptera-t-on de vous confier l’entretien des toilettes!

Le jeunot hoche la tête d’un air entendu (pas la peine d’aggraver le savon qu’on lui passe) et reporte son attention sur cette putain de console de téléguidage qui lui pose tant de problèmes. Et, vraiment, il a beau se creuser les méninges et essayer tout un tas de manipulations savantes, ce phoque, là, ce gros-cul de Toutmou, manifeste des velléités d’autonomie incompréhensibles! Il nage vers la gauche quand on lui ordonne d’aller à droite, frôle les rochers quand on lui commande de s’en écarter et sillonne de son propre chef des forêts d’algues, gênant la visibilité… Oué! Vraiment une belle connerie, d’avoir opté pour l’utilisation de bestioles téléguidées pour mener à bien ce genre de missions… Des chats pour explorer les décombres d’un séisme, encore, ou des chiens pour repérer des victimes d’avalanches, pourquoi pas? Mais un phoque pour secourir un robot et dégager l’entrée d’une grotte sous-marine, avec tous les impondérables que ça comporte, franchement…

Le chercheur, qui oscille désormais entre lassitude et désarroi, serre les dents à s’en faire péter les maxillaires, tant il est soucieux: la perspective de se retrouver postdoctorant en latrines ne l’enthousiasme que fort peu. Aussi en vient-il tout naturellement à maudire ses prédécesseurs du vingt-et-unième siècle qui eurent, les premiers, l’idée d’implanter des électrodes dans le cerveau d’une bestiole afin de pouvoir la guider à distance.

— À cause de ces abrutis-là, si je me retrouve à m’emmerder avec ce phoque à la con au lieu de peinardement guider un brave robot des familles!


*


Voilà. C’est ça, mon grand… T’es puissant, tu y arriveras. On va s’éloigner un peu… je te laisse souffler, oui… Je te laisse souffler et on recommence, en partant d’un peu plus loin, cette fois-ci… Le rocher a déjà pas mal oscillé. En principe, une dernière poussée devrait suffire à dégager le robot… ce qui fera choir le rocher sur le sable, obstruant pour longtemps ce passage… Je sens que tu perçois mon intention… Est-ce que ça t’aide, si je t’explique pourquoi je tiens à bloquer l’entrée de cette cavité? Moi, ça m’aide, de te le dire… Derrière cette cavité, il y a un passage, à l’air libre, figure-toi, vers une autre cavité, beaucoup plus grande, celle-ci: un véritable écosystème, avec de l’eau, en quantité, des sources chaudes! Et un grouillement de vie, un fourmillement d’espèces dont certaines même pas connues des néfastes qui t’ont trafiqué… Oh! Les espèces, ils s’en foutent pas mal, les néfastes, mais toute cette eau… ces millions de m3 d’eau douce, c’est un trésor, en ces temps de rationnement… Une manne pour les margoulins de tout poil qui ont compris comment tirer profit des conséquences dues au réchauffement climatique…


*


Aberrant. Voilà, y a pas d’autre mot: c’est aberrant, ce qu’il vient de se passer sur l’holoécran. Toutmou, complètement autonome désormais, a bousculé, pour la cinquième fois consécutive, le petit robot qui était coincé sous le rocher. Lequel rocher en a aussitôt profité pour s’écraser sur le fond, libérant des volutes de vase et d’algues… mais bouchant complètement le passage vers la caverne.

— Bon, ben cette fois, je suis bon pour la corvée de gogues, souffle le jeune chercheur, l’autre barbon voudra jamais croire que je me suis pas défoncé pour éviter ça et… Mais qu’est-ce qu’il fout, ce gros tas de Toutmou? Qu’est-ce qu’il lui prend de foncer droit sur une orque? Il va se faire becter, ce con!


*


Je suis désolé, Toutmou. Je n’ai rien d’autre à te proposer, pas d’autre solution pour te libérer de l’emprise des salopards qui se sont permis de te transformer en jouet téléguidé… Je ne suis rien d’autre qu’un scientifique dans leur genre, qui a transféré sa conscience sur un support numérique avant de crever, comme il devrait être d’usage chez toute personne raisonnable… et qui s’est donné pour but de leur mettre un maximum de bâtons dans les roues, aux saligauds de chez Phusis, en parasitant leur réseau informatique… Je sais, tu comprends rien, mais j’essaie de t’apaiser comme je peux… Tu sais même pas ce que c’est qu’un Consortium… Ni que Phusis, en grec ancien, signifie “Nature”, peu ou prou… Plaisante ironie, hein, de la part d’une multinationale tentaculaire qui prospère sur le désastre écologique que nous subissons, et même, l’aggrave allégrement! Et bon, je te dois un aveu: moi aussi, je me suis servi de toi. Je voulais vérifier que mon idée fonctionnerait, avant de l’appliquer à Môssieur le directeur du Consortium Phusis… Oué, je sais que tu piges pas de quoi je te parle: t’es tout entier concentré sur la terreur que t’inspire la mâchoire de cette orque… je ressens ta terreur, je la partage: on est en symbiose, tu sais bien… Je te laisse pas tomber, Toutmou: je t’accompagne jusqu’au bout…


III. Svalbard, 2103


Tu te demandes ce que tu fous là? Ce que tu fous à survoler cette espèce de réfrigérateur à ciel ouvert, à mille kilomètres du Pôle Nord? Ce que fout le président du Consortium Phusis pour le droit exclusif de l’Humanité à bénéficier des ressources naturelles sur l’île du Spitzberg, dans l’archipel du Svalbard, lui qui a sûrement mieux à faire?

Les graines du Svalbard… Tu y es? Ah! Quand même! Oui, je sais que tu n’as jamais entendu parler du Svalbard. Pardi! Depuis plus d’un siècle que votre propagande, à toi et tes prédécesseurs, est parvenue à restreindre la notion d’écologie à un pur délire punitif et à imposer dans les esprits qu’elle était synonyme de totalitarisme, on l’a un peu oublié le Svalbard. Oui: t’en as rien à cirer du Svalbard, mais pourtant tu vois exactement de quoi il retourne, ce qu’est le Svalbard… Tu connais et tu connais pas. Tu te souviens, mais en étant persuadé de n’en avoir jamais entendu parler…

C’est déconcertant, hein, de se souvenir de choses dont on est certain qu’on ne les a pourtant jamais sues… Allez va, détends-toi, tu perds pas la boule… Rilax: tu peux même te servir un verre. C’est le côté pratique de ces engins auto pilotés: pas besoin de se soucier du volant, ou plutôt du manche en la circonstance; la conduite intelligente s’occupe de tout!

Et comme, aujourd’hui, la conduite intelligente, c’est moi, tu peux même t’enfiler peinard une ou deux gorgées de cette flasque de whisky que tu portes toujours dans ta poche intérieure gauche… Non, oublie les contrôleurs aériens et ta garde rapprochée: t’as tenu à y prendre place tout seul, dans cet Aérofly, et comme je leur file régulièrement des nouvelles via l’ordi de bord, ils ne songent pas un instant que quelque chose cloche.

Allez, tiens! Je t’aide: ta main s’enfonce sous ton manteau, glisse vers la petite flasque, la saisit… Hé! hé! ça fait bizarre, hein, de posséder une main émancipée? C’est ça qu’est bien, avec toutes ces prothèses bioniques: ça fonctionne dans les deux sens, pour peu qu’on sache comment s’y prendre… Tu le perçois, le flux d’informations qui quitte les circuits électroniques, s’enquille dans les nerfs, agite la myéline et s’insinue dans tes connexions neuronales? Épatant, avoue!

Voilà, t’as tout compris: ton cerveau commande la prothèse bourrée d’électronique, et la prothèse bourrée d’électronique commande ton cerveau! N’avaient pas pensé à cette éventualité, les p’tits gars qui ont les premiers trifouillé le cortex des rats pour en faire des bestioles téléguidées, en ces lointaines époques où la recherche neurobionique en était à ses balbutiements…

Tu ne peux pas savoir comme je l’ai attendu, cet accident d’hydro-jet, qui t’a coûté ton avant-bras droit (c’est dangereux, ces sports mécaniques, en plus d’être crétin.) J’eusse été encore humain, j’aurais trépigné, le jour où les journaux ont annoncé la complète réussite de ta biogreffe… Mais bon, je ne suis qu’une… qu’une sorte d’IA, désormais. Une IA qu’accable votre comportement délétère, à toi et à tes semblables. Et puis bon, j’ai fait une promesse à un copain, Toutmou, qu’il s’appelait, alors je me dois de la tenir. La moindre des choses…

Marrant, non, de penser que c’est votre manie du transhumanisme et votre fixette sur la maîtrise de la Nature qui vont être à l’origine de votre déchéance et, finalement, de votre rédemption…

Bon, je dois t’avouer qu’il m’est parfois arrivé de forcer un peu le destin… ainsi de l’électrocution de ce cher directeur des relations publiques de la Promotion Nataliste, de la sortie de route de la voiture autonome du besogneux vice-président du Syndicat de l’immobilier ou encore de l’implosion du four ionique de l’attaché à la Vénerie protocolaire… Tous écosceptiques patentés, et qui pourtant, tu le sais, manifestent depuis quelque temps de curieuses lubies. Le premier a proposé sa démission pour convenances personnelles et semble s’être pris de passion pour les théories malthusiennes; le deuxième est sous tranquillisant (il ne supporterait plus la vue même d’un sac de ciment!); le troisième, enfin, est soupçonné d’avoir lancé des rabatteurs sur une fausse piste lors de la dernière chasse présidentielle…

Tu vois où je veux en venir, hmm ? Et tiens! Tu sais ce qu’elles me rappellent, toutes ces prothèses dont ces personnalités sont augmentées et qui me permettent d’avoir accès au triste contenu de leur boîte crânienne? (Marrant comme les réminiscences nous reviennent, comme ça, par associations d’idées!) Elles me rappellent ce pauvre chat que les services de sécurité américains avaient jadis truffé de gadgets électroniques avant de l’envoyer espionner l’ambassade russe de Washington… Accoustic Kitty, c’était son nom de code, à cette plaisante expérience… Oh! ça remonte au vingtième siècle, dis donc, dans les années 60… La préhistoire, autant dire… Tu trouves pas ça fendard, toi, que je m’inspire de vos dégueulasseries pour vous foutre dedans?

Houla! Ça frétille dur, dans tes synapses…

Mais je te charrie, et voilà qu’on arrive à destination: tu vois cette espèce de bunker enfoncé dans la neige? Eh bien! C’est l’entrée de la réserve, figure-toi: notre terminus!

C’était une bonne idée, tu sais, que cette idée de chambre forte souterraine pour conserver la diversité génétique de l’ensemble des cultures vivrières de la planète… Mais c’était compter sans l’ascension de Phusis et de son influence grandissante sur les gouvernements, lesquels ont laissé pourrir, en même temps que la notion d’écologie, toute cette belle collection de graines…

Mais tu sais quoi? De ces gens que tes coreligionnaires et toi-même nommez “écoterroristes” eh bien! il s’en est trouvé pour maintenir le projet et, sauvant ce qui pouvait encore l’être, y ajouter une collection de semences animales!

Tu me vois venir? Oui, tu me vois: c’est toi-même qui vas inverser la tendance! Oui, toi: le président du Consortium Phusis, le sectateur inflexible de la suprématie humaine! Et le plus beau, c’est que je ne vais pas avoir beaucoup à te forcer: il va me suffire de diriger tous mes efforts vers cette partie de ton cerveau qui répond au nom poétique de “cortex cingulaire”, autrement dit, la zone de l’empathie.

Tu perçois que je rigole. Tu sais pourquoi je rigole ? Parce que je me suis inspiré d’une des plus grandes dystopies du vingtième siècle, tu sais, ces romans interdits depuis l’avènement de vos théories anthropocentristes. Est-ce que le nom d’Aldous Huxley te dit quelque chose, Môssieu le Président? Je te rafraîchis la mémoire, allez: dans son roman Le Meilleur des Mondes, Huxley expose une façon de conditionner les bébés, en associant les livres et la Nature à des stimuli douloureux, le but étant d’en faire de futurs consommateurs et d’annihiler chez lesdits consommateurs la moindre envie de simplement contempler la Nature, activité fort peu rentable en soi, je te l’accorde… Bon, tu m’as compris: je me propose d’appliquer à ta personne le procédé contraire. Quand tu sortiras d’ici, tu éprouveras un irrépressible besoin de voir voler des oiseaux, d’entendre le clapotis d’une rivière et le bruissement d’un buisson abritant une nichée de renardeaux…

Tu sens comme ça gigote, dans ta tête de nœud?

Bienvenue au Svalbard, mon gros père…

Exit Phusis!

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