Loin, le paradis!
1.
— Le cardiologue m’a examiné, ma tension est trop haute…
— La mienne est bonne, 12 et 7!
2.
— Je n’ai plus de quoi payer mon chauffage…
— Chez moi, pas de problème, on a presque trop chaud!
3.
— Mon manuscrit a encore été refusé…
— Moi, mon nouveau livre vient d’obtenir un prix! Vous ne l’avez pas lu sur les réseaux sociaux?
— Ces réseaux sont un piège qui mise sur la vanité. Dès lors, ils affaiblissent et dépriment. Mais il faut connaître ce social-là; le regarder en face pour mieux découvrir son avide envers.
4.
— Je vous entends parler d’un réseau social. Social, et artificiel à mon sens, les éloges systématiques m’évoquant les Oh et les Ah de spectateurs de feux d’artifice. “Oh la belle bleue!” “Ah la belle rouge!” Etc. Ceci dit, toute comparaison cloche, car les artificiers travaillent, à la fois artistes et techniciens.
— Je n’y connais rien. Bref, vous trouvez que les textes partagés sont artificiels?
— Trop rapides, en tout cas.
— Dites-moi, de tels éloges ne vous déplairaient-ils pas?
— Ah! Oh! Me diriez-vous que de tels éloges pourraient me manquer? C’est vrai que l’on ne se connaît jamais assez. Cela dit, les “Paradis artificiels” de Baudelaire, c’est autre chose!!