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Magie

J’écris. Je lis. Donc je suis?


J’observe une revue littéraire et en lis quelques nouvelles. J’ai moi-même écrit pour cette publication. Mais je suis déçu par certains sujets récents, en particulier celui-ci. Ils semblent avoir été tirés directement des gros titres de journaux populaires: les femmes, le machisme, la mort de Johnny Hallyday, le football, et cette fois l’intelligence artificielle. Pertinents, et pourtant mèmes de notre époque.


Il y a des milliers de sujets dans ce monde et dans d’autres — je les ai appris tous — qui pourraient inspirer un écrivain. Pourquoi donc ceux-ci?


J’ai dit que j’étais particulièrement déçu par la thématique actuelle. Pendant plus de cent ans, certains des plus grands scientifiques et écrivains nous ont livré des chefs-d’œuvre sur le sujet: Clarke, Dick, Asimov, Heinlein, Huxley et des centaines d’autres — je les ai appris tous. Sans parler du cinéma. Ah, Hal dans “2001”! Et pourtant les auteurs d’une petite revue littéraire devraient bravement se jeter à l’eau dans le même étang scintillant que les visionnaires de génie qui avaient perçu que “la science-fiction d’hier est la réalité d’aujourd’hui”?


C’est là que vous vous dites que ceci est écrit par une intelligence artificielle. Non? Quelques pistes, comme la répétition de “je les ai appris tous”? Ou peut-être les ai-je introduits pour vous induire en erreur? Ma déception par rapport au choix de l’intelligence artificielle fait par l’éditeur est-elle authentique? Ou est-ce un leurre pour vous, et lui ou elle? 


Car je suis un auteur humain, pas artificiel. Mais le suis-je vraiment? La fiction n’est-elle pas par définition un artifice, qui ou quoi que soit son auteur? Et ne suis-je pas en train d’utiliser mon intelligence, quelle que soit son origine, pour jouer avec des mots et des idées?


Qui ou quoi que je sois, vous ne le saurez jamais, car les mots qui me définissent ne seront pas publiés. Les éditeurs n’apprécient pas la critique de leurs choix. Je demeure dans l’éther, réel et artificiel, scandant les mots d’Arthur C. Clarke appris il y a longtemps: “Toute technologie suffisamment avancée est indissociable de la magie”.


Il y a des milliers de sujets dans ce monde qui pourraient inspirer un écrivain. Je les ai appris tous.


(Traduit, ou peut-être pas, par Stéphanie Follebouckt.)

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