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En 1998, pour le 231e numéro de Marginales, Jacques De Decker avait proposé comme thème “La coupe est pleine” et proposait de redorer le blason d’un sport signant “une réussite [mondiale] sans égale”. “Pourquoi la honte devant une discipline qui allie aussi subtilement la force et l’agilité, l’endurance et la vélocité, le don de soi et l’esprit d’équipe, la rigueur du règlement et les innombrables combinatoires possibles?”, s’interrogeait mon illustre prédécesseur. Pourquoi la honte? Parce que, de la France de 1998 au Qatar de 2022, en passant par la Russie de 2018, on a vu une FIFA qui a allié aussi hypocritement la corruption et la duplicité, l’aveuglement et l’abjection, l’appât du gain et l’esprit de lucre, l’absence de scrupule et les innombrables manipulations possibles.

Et pourtant, pourtant… Malgré tous les scandales, malgré les appels au boycott, les audiences ont explosé dès le début de la compétition. Quelques équipes ont tenté de manifester leur désapprobation, les chaînes de télé ont fait ce qu’elles ont pu pour jeter un voile pudique sur les coulisses et le décor; le président de la FIFA, Gianni Infantino a joué l’enfant inconscient, et son organisation triomphe. Macron, chevalier du combat pour la transition climatique, a fait deux fois l’aller-retour pour soutenir son équipe — et tenter de consoler l’inconsolable Mbappé, qui n’aura sûrement rien trouvé à redire à ces vols.

S’agit-il de l’éternel Panem et circenses du cirque romain? Nos téléspectateurs ont à manger et la majorité connaît l’envers du décor de ces jeux honteux, où les gladiateurs ne meurent pas dans l’arène, mais pour sa construction.

Faut-il croire que cette coupe du monde signe le triomphe du cynisme, de l’absence de conscience collective et du triomphe du nationalisme le plus borné? Ou cette ferveur est-elle malgré tout porteuse de quelques valeurs positives?

Été 2023

77e année

Le sport, le meilleur et le pire de nous

Christophe BERTI

Le sport, le meilleur et le pire de nous

Qatarsis et Qatastrophe sont sur un bateau…

Vincent ENGEL

Qatarsis et Qatastrophe sont sur un bateau…

À l’ouest de Doha

Marc MEGANCK

À l’ouest de Doha

Aérogare

Sophie VOORTMAN

Aérogare

Boycott

Massimo BORTOLINI

Boycott

La cataracte

François DEGRANDE

La cataracte

Catarrhe

Kamel BENCHEIKH

Catarrhe

Champion du monde

Brigitte MOREAU

Champion du monde

Conviction

Axel HOFFMAN

Conviction

La coupe d'immonde

Denis MARION

La coupe d'immonde

La cruche

Daphné TAMAGE

La cruche

Dans le rond central

Yves WELLENS

Dans le rond central

Les deux pieds gauches

Patrick MAURUS

Les deux pieds gauches

En noir et blanc

Jean-Marc RIGAUX

En noir et blanc

Fan de Chelsea

Béatrice BANTMAN

Fan de Chelsea

Finale manquée

Marie-Pierre TACHET

Finale manquée

Histoire d'amour

Geneviève GENICOT

Histoire d'amour

Les héros du dimanche et les amis

Thierry VAN EYLL

Les héros du dimanche et les amis

Je te dois bien ça

Corine JAMAR

Je te dois bien ça

J’y étais

Jean Claude BOLOGNE

J’y étais

Le massage olympien

Gaëtan BRULOTTE

Le massage olympien

Merry Christmas

Nicola DA COSTA

Merry Christmas

Microfictions

ERO (Collectif)

Microfictions

Oie blanche

Yves DELBAR

Oie blanche

Oui, mais…

Verena HANF

Oui, mais…

Parménide

Christo DATSO

Parménide

Le pet de l'araignée

Kangni ALEM

Le pet de l'araignée

Plus légère qu’un ballon

Leïla ZERHOUNI

Plus légère qu’un ballon

Portrait onirique d’Hypatie d'Alexandrie

Patrick LOWIE

Portrait onirique d’Hypatie d'Alexandrie

Qatar Airways

Vladimir ISSAKOVITCH

Qatar Airways

Qatarzad

Arnaud GAROUX

Qatarzad

Reprise de volée

Doris SÉJOURNÉ

Reprise de volée

Rhada

François DELCAMBRE

Rhada

Les riches heures de l'Avouerie

Chantal BOEDTS

Les riches heures de l'Avouerie

Les règles du jeu

Jean-François FOULON

Les règles du jeu

Rêves brisés

Philippe REMY-WILKIN

Rêves brisés

Seuils

Monique THOMASSETTIE

Seuils

Sorcellerie 1998

Vincent ENGEL

Sorcellerie 1998

La troupe

Sandy POUVREAU

La troupe

Un bateau sur le sable

Claude DONNAY

Un bateau sur le sable

Un goût amer

Jean-Chrysostome TSHIBANDA

Un goût amer

Un match King Size

Françoise PIRART

Un match King Size

Vélotafer

Annie MASQUELIER

Vélotafer

Woody

Stanislas COTTON

Woody

Ave Qatarsis, morituri te salutant

Frédéric MOREAU de BELLAING

Ave Qatarsis, morituri te salutant

Bond / rebond

Laurent GRISON

Bond / rebond

Les Kroll du 309

Pierre KROLL

Les Kroll du 309

Le voleur enchanté, épisode 3

Alain BERENBOOM

Le voleur enchanté, épisode 3

La vie appartient à tout le monde (même à toi)

Danièle PÉTRÈS

La vie appartient à tout le monde (même à toi)

En 1998, pour le 231e numéro de Marginales, Jacques De Decker avait proposé comme thème “La coupe est pleine” et proposait de redorer le blason d’un sport signant “une réussite [mondiale] sans égale”. “Pourquoi la honte devant une discipline qui allie aussi subtilement la force et l’agilité, l’endurance et la vélocité, le don de soi et l’esprit d’équipe, la rigueur du règlement et les innombrables combinatoires possibles?”, s’interrogeait mon illustre prédécesseur. Pourquoi la honte? Parce que, de la France de 1998 au Qatar de 2022, en passant par la Russie de 2018, on a vu une FIFA qui a allié aussi hypocritement la corruption et la duplicité, l’aveuglement et l’abjection, l’appât du gain et l’esprit de lucre, l’absence de scrupule et les innombrables manipulations possibles.

Et pourtant, pourtant… Malgré tous les scandales, malgré les appels au boycott, les audiences ont explosé dès le début de la compétition. Quelques équipes ont tenté de manifester leur désapprobation, les chaînes de télé ont fait ce qu’elles ont pu pour jeter un voile pudique sur les coulisses et le décor; le président de la FIFA, Gianni Infantino a joué l’enfant inconscient, et son organisation triomphe. Macron, chevalier du combat pour la transition climatique, a fait deux fois l’aller-retour pour soutenir son équipe — et tenter de consoler l’inconsolable Mbappé, qui n’aura sûrement rien trouvé à redire à ces vols.

S’agit-il de l’éternel Panem et circenses du cirque romain? Nos téléspectateurs ont à manger et la majorité connaît l’envers du décor de ces jeux honteux, où les gladiateurs ne meurent pas dans l’arène, mais pour sa construction.

Faut-il croire que cette coupe du monde signe le triomphe du cynisme, de l’absence de conscience collective et du triomphe du nationalisme le plus borné? Ou cette ferveur est-elle malgré tout porteuse de quelques valeurs positives?

77e année

Été 2023

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